Urgences : plus de 200 manifestants à Paris pour réclamer une hausse des effectifs

Plus de 200 manifestants des services d'urgences, rassemblés vers la place Montparnasse, ont commencé à défiler vers 14H00 à l'appel du collectif Inter-Urgences soutenu par les syndicats CGT, SUD et FO et l'Association des médecins urgentistes de France (Amuf).

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Contrainte de réagir après plus de deux mois de crise des urgences hospitalières, la ministre de la Santé Agnès Buzyn a promis jeudi une "stratégie d'ensemble" pour refonder le secteur sans satisfaire les personnels qui manifestaient à Paris.

 Les manifestants, dont certains brandissaient une pancarte "Soignants méprisés, patients en danger", se sont dirigés vers le ministère de la Santé où une délégation doit être reçue par le cabinet de Mme Buzyn.
  
 "Les urgences sont en détresse, je le sais", avait précédemment déclaré la ministre lors d'une visite aux urgentistes réunis en congrès à Paris. Consciente de la "colère" et du "découragement" de la profession, Mme Buzyn a annoncé avoir confié une mission au Conseil national de l'urgence hospitalière (CNUH) et au député (LREM) Thomas Mesnier pour "adapter nos urgences aux nouveaux besoins". Celle-ci devra aboutir à un rapport à l'automne, à l'issue d'une concertation incluant médecins et paramédicaux. 


D'ici là, la ministre entend activer plusieurs leviers pour répondre au mécontentement matérialisé par le mouvement de grève démarré mi-mars à Paris et étendu depuis à 80 services dans toute la France, selon le collectif Inter-Urgences, qui réclame des hausses salariales de 300 euros nets par mois et plus d'effectifs.
    
Mme Buzyn a ainsi souhaité, sans donner de chiffre ni annoncer de budget supplémentaire, "que l'on accompagne sur un plan financier, plus directement et plus spontanément, les établissements qui font face à un surcroît d'activité et à des afflux exceptionnels".
    
Elle s'en remet pour cela aux agences régionales de santé (ARS), qui devront orienter des crédits spécifiques vers les services concernés, mais aussi rénover les locaux "vétustes".
    
Pour les personnels paramédicaux, la ministre s'est engagée à inciter les hôpitaux à "mobiliser plus largement" une prime de risque existante, de près de 100 euros brut par mois. Elle a aussi promis l'instauration d'une prime de coopération pour les soignants à qui les médecins délégueront certaines tâches.
    
Enfin, elle recevra les urgentistes mi-juin pour préparer la période estivale, "souvent critique" pour leurs services.


   "le gouvernement ne mesure pas l'ampleur de la contestation

    
Autant de mesures jugées "insuffisantes par rapport aux revendications des personnels dans la rue aujourd'hui", a réagi pour l'AFP Hugo Huon, infirmier et membre du collectif Inter-Urgences.
  

 "Je suis très déçu", a abondé Patrick Pelloux, emblématique président de l'Amuf, pour qui "le gouvernement ne mesure pas l'ampleur de la contestation".

    

L'urgentiste et cégétiste Christophe Prudhomme a de son côté fustigé "une vaste blague": "créer une mission, c'est pour enterrer le problème".

  
La pression n'a cessé de monter ces derniers jours sur la ministre. Mercredi, l'Ordre des médecins avait réclamé "une concertation d'urgence" après "des réquisitions préfectorales" qui ont "suscité de l'émotion", notamment à Lons-le-Saunier (Jura), où les gendarmes sont venus solliciter des soignants en pleine nuit la semaine dernière.
    
Une mesure rendue nécessaire par "l'absentéisme soudain" de médecins "inscrits au planning et assignés" par la direction de l'hôpital, mais "s'étant déclarés en maladie", selon l'ARS de Bourgogne-Franche-Comté.
    
Jeudi matin, Mme Buzyn a pris ses distances avec un tel recours à la gendarmerie. "Evidemment, ce n'est pas souhaitable", a-t-elle affirmé, en rappelant qu'elle avait été "médecin hospitalier pendant 20 ans" et qu'il lui était "arrivé de faire grève".
    
Mardi, elle avait au contraire critiqué le choix d'une quinzaine d'infirmiers et d'aides-soignants de l'équipe de nuit des urgences de l'hôpital parisien Lariboisière de se faire porter pâle la nuit précédente. "C'est dévoyer ce qu'est un arrêt maladie", avait-elle estimé.
    
"La situation est tellement dégradée que nous ne pouvons pas attendre au risque de voir les morts se succéder dans les salles d'attente", a lancé à la ministre François Braun, le président de l'association Samu-Urgences de France qui la recevait jeudi au congrès.
    
Le nombre de patients pris en charge aux urgences est passé de 10 millions en 1996 à 21 millions en 2016.
 
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